Publié le 20 Février 2025
La copropriété en France traverse une période charnière. Avec près de 11 millions de logements concernés, ce mode de gestion collective des immeubles montre aujourd’hui ses limites. Entre dégradations, impayés et manque de mobilisation, les défis sont nombreux et appellent à des solutions innovantes. Instaurée en 1965, la loi régissant la copropriété a été plusieurs fois modifiée sans parvenir à enrayer les difficultés structurelles. Aujourd’hui, près d’un quart des copropriétés ne sont pas immatriculées au registre national, un outil pourtant essentiel pour identifier et suivre ces ensembles immobiliers. Cette absence de transparence rend complexe la prévention des situations dégradées.
Les charges de copropriété augmentent, pesant sur les budgets des propriétaires. En moyenne, 15 % des copropriétés sont en difficulté avérée, avec des taux d’impayés supérieurs à 30 % dans certains immeubles. Conséquence : les travaux d’entretien et de rénovation sont repoussés, compromettant la sécurité et la valorisation des biens. Avec la transition écologique, les copropriétés doivent relever un nouveau défi : la rénovation énergétique. Environ 15 % des logements collectifs sont classés F ou G au diagnostic de performance énergétique. Pourtant, l’élan collectif peine à suivre, freiné par le coût des travaux et un manque d’information sur les aides disponibles.
Pour sortir de l’impasse, les acteurs du secteur misent sur des initiatives telles que le label QualiSR, qui accompagne les immeubles en redressement. De nouvelles formes de syndic d’intérêt collectif voient également le jour, avec pour mission de préserver et valoriser le patrimoine collectif. La copropriété doit évoluer en profondeur. Simplification des procédures, formation des copropriétaires et adaptation des règles aux enjeux contemporains sont autant de leviers à activer pour préserver la vitalité de ce modèle de gestion partagée. L’avenir de millions de logements dépend de cette capacité collective à s’adapter et innover.