Publié le 10 Juillet 2024
L’Agence de la transition écologique (ADEME) préconise d’intégrer l’adaptation aux vagues de chaleur dans le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Cette recommandation, issue de l’avis « Vagues de chaleur : la climatisation va-t-elle devenir indispensable ? » publié en juin 2024, reflète une prise de conscience croissante des impacts du changement climatique sur nos habitations.
Les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et intenses, mettant en danger la santé publique et augmentant la mortalité. Environ 26 % à 27 % des bâtiments se situent déjà dans des zones sujettes à des températures extrêmes, un pourcentage qui pourrait grimper à 61 % à 65 % sans intervention. Face à ce constat, l’ADEME souligne l’importance de se préparer à ces conditions climatiques sévères.
La demande en climatisation est en hausse en raison des vagues de chaleur. À l’horizon 2035, la production d’électricité photovoltaïque pourrait répondre aux besoins des systèmes de climatisation, sous réserve de gérer judicieusement les horaires d’utilisation et les températures de consigne. Cependant, la climatisation n’est pas sans conséquence : elle contribue aux îlots de chaleur urbains, augmente les coûts énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre, et provoque des nuisances sonores et visuelles. Pour atténuer les effets des vagues de chaleur, l’ADEME insiste sur l’importance d’intégrer le confort d’été dans les projets de rénovation énergétique. Les solutions proposées comprennent l’installation de protections solaires extérieures, l’isolation des bâtiments par l’extérieur, la ventilation nocturne et l’utilisation de systèmes de refroidissement efficaces sur le plan énergétique et respectueux de l’environnement. Ces mesures permettent de réduire la dépendance à la climatisation tout en améliorant le confort des occupants.
L’intégration de l’adaptation au changement climatique dans le DPE est également soutenue par divers rapports, dont ceux de la Cour des comptes et du Haut Conseil pour le climat. L’Institut Français pour la Performance du Bâtiment (IFPEB) propose de faire évoluer le DPE pour inclure des critères de résilience aux vagues de chaleur, aux sécheresses, aux inondations et autres risques climatiques. Actuellement, le DPE se concentre principalement sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, négligeant l’adaptation climatique.
Inclure l’adaptation aux vagues de chaleur dans le DPE est une étape essentielle pour renforcer la résilience des bâtiments face aux défis climatiques. Cette évolution permettrait d’informer les propriétaires et locataires des risques et de faciliter la mise en œuvre des travaux nécessaires pour protéger les habitations et leurs occupants. En intégrant ces nouvelles données, le DPE deviendrait un outil plus complet et pertinent pour préparer l’avenir.