Publié le 25 Novembre 2024
La norme DPE, en préparation pour 2026, représente un tournant pour le secteur du diagnostic immobilier. Présentée lors de la réunion de l’AFNOR le 3 octobre 2024, cette norme vise à renforcer la fiabilité et la transparence des Diagnostics de Performance Énergétique (DPE). Un enjeu crucial pour les acteurs du marché immobilier, de la gestion des bâtiments à la politique publique de la transition énergétique.
Le DPE, devenu un outil central de la politique énergétique, souffre aujourd’hui de nombreux dysfonctionnements. Si les fraudes restent minoritaires, les erreurs humaines, quant à elles, sont plus fréquentes et peuvent fausser les résultats des diagnostics. Afin de pallier ces imperfections, la future norme se concentre sur l’harmonisation des méthodes de réalisation du DPE. Cette normalisation permettra de guider les diagnostiqueurs dans leur pratique quotidienne et d’assurer une meilleure uniformité dans les résultats. En réponse à ce besoin d’homogénéisation, l’AFNOR lance une série de discussions afin de créer un référentiel clair et applicable par tous les professionnels du secteur. L’objectif est de réduire les risques d’erreurs lors de la collecte des données sur le terrain et d’éviter les imprécisions liées à la saisie des informations dans les logiciels de calcul.
La norme DPE ne se limite pas aux seuls diagnostiqueurs. Elle impacte également de nombreux autres acteurs : les syndics de copropriété, les gestionnaires de biens, les agents immobiliers, et même les pouvoirs publics. Le DPE étant un critère clé dans la politique de lutte contre la précarité énergétique et la neutralité carbone, il doit être précis et fiable. Pour les maîtres d’ouvrage, cette norme servira de guide pour la collecte des données nécessaires à la réalisation d’un DPE conforme. L’objectif est de sensibiliser ces acteurs à la qualité des informations fournies, afin de ne pas nuire à la classification énergétique des bâtiments. De leur côté, les formateurs disposeront d’un cadre pédagogique pour transmettre les bonnes pratiques et les connaissances techniques aux diagnostiqueurs.
Bien que cette norme soit à l’origine volontaire, sa diffusion pourrait rendre son application quasi obligatoire. Dans de nombreux secteurs, des normes dites « volontaires » finissent par être exigées par les donneurs d’ordre, car elles constituent une référence de qualité. Le DPE, étant un diagnostic incontournable, devra suivre cette voie pour garantir la conformité aux attentes des propriétaires et des investisseurs. Un autre enjeu majeur réside dans l’engagement des diagnostiqueurs eux-mêmes. Même si la norme est fondée sur un consensus, il reste à convaincre tous les acteurs de son utilité et de son application. De plus, bien qu’elle ne couvre pas les spécificités techniques liées aux moteurs de calcul ou aux logiciels utilisés, la norme devrait tout de même contribuer à résoudre certains des problèmes actuels.
Si la norme DPE en préparation vise avant tout à instaurer un cadre solide et uniforme pour la réalisation des diagnostics, elle ne résoudra pas tous les défis techniques du secteur. Toutefois, elle constitue une avancée majeure dans l’optimisation de la qualité des DPE et la confiance accordée à cet outil. À l’horizon 2026, elle pourrait bien devenir la référence incontournable pour garantir la fiabilité et la transparence des évaluations énergétiques des bâtiments.