Publié le 22 Janvier 2024
La sortie progressive du marché des logements énergivores en France, prévue d’ici 2034, impacte déjà le secteur de l’immobilier locatif. Depuis le 1er janvier 2023, 191 000 logements classés G+ ne peuvent plus être loués, et cette interdiction s’étendra à d’autres classes énergétiques au fil des années. Cette évolution entraîne une baisse des offres de locations, surtout en Île-de-France, où 55 % du parc locatif privé est considéré comme « énergivore ». Les propriétaires, découragés par les coûts élevés de la rénovation thermique, préfèrent vendre, laissant craindre une augmentation des loyers.
La mise en application de la loi Climat conduit à une diminution significative des annonces immobilières pour des logements énergivores, avec une baisse de 40 % entre fin 2022 et début 2023, atteignant même 60 % à Paris. Les professionnels de l’immobilier dénoncent des échéances trop courtes et une incertitude quant à la capacité des ménages à financer les travaux de rénovation. Cette situation pourrait créer un marché parallèle, où des propriétaires, confrontés aux interdictions, pourraient opter pour l’autogestion locative, passant outre les interdictions en louant directement aux particuliers, risquant ainsi d’entraîner des hausses de loyers. Les investisseurs, quant à eux, voient dans la baisse de prix des logements énergivores une opportunité, mais les banques rechignent à financer ces acquisitions, durcissant les conditions d’octroi de prêts et freinant la rénovation thermique.
Le marché de l’immobilier locatif en France se trouve ainsi à la croisée des chemins, confronté à la nécessité de rénover thermiquement les logements tout en faisant face à des enjeux économiques et réglementaires contraignants. La complexité des travaux, les coûts élevés, et les incertitudes liées aux diagnostics de performance énergétique créent des tensions dans le secteur, menaçant la disponibilité des logements locatifs et risquant d’entraîner des ajustements inflationnistes dans les zones tendues.